The Cure au Top! Hammersmith Apollo, London

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Après quelques années à tourner de festivals en festivals et de concerts de charité en concert de charité, quitte à rabâcher éternellement la même setlist avec les singles qui ont construit la carrière du groupe, The Cure s’est enfin décidé à offrir des shows un peu plus originaux en cette fin d’année. Initialement prévus pour deux soirées au Hammersmith Apollo de Londres, c’est finalement trois concerts qui ont eu lieu, la rapidité de vente des tickets ayant entraîné l’ajout d’une nouvelle date dans la même salle, la veille du réveillon de Noël. Freakshow Magazine a eu l’immense chance de pouvoir assister à ces shows exceptionnels.

Nous avons déjà tout dit et tout lu depuis 35 ans sur ce mastodonte de la musique rock à tendance cold wave. Le groupe a réellement défini son propre style au fil des années à travers une quinzaine d’albums studio qui ont tous connu un certain succès à l’exception peut être du dernier opus 4:13 Dream paru en 2008. Voici donc bientôt six ans que le groupe n’a rien produit de nouveau, et il se paye le luxe de remplir pour trois soirées consécutives la salle mythique du Hammersmith Apollo. Une preuve supplémentaire que le groupe possède un socle solide de fans prêts a parcourir des kilomètres pour assister à cet événement.

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En réalité la date coïncidait avec le 30e anniversaire du passage du groupe dans cette même salle avec pour première partie: And Also The Trees. Qu’a cela ne tienne, ce même groupe se retrouve invité 30 ans après pour accompagner The Cure. Il ne fallait pas être devin par conséquent pour espérer entendre quelques morceaux datant de cette époque.

Le premier des trois concerts a donc eu lieu dimanche 21 décembre. Comme à l’accoutumée, les fans les plus hardcore ont fait la queue très tôt, vers 8h du matin devant la salle pour être sûr de se retrouver au premier rang. L’attente a dû être longue dans le froid de cette saison, malgré la solidarité entre fans qui se relayaient pour se ravitailler en boissons chaudes ou pour partager des couvertures de survie pour lutter contre le vent.

Ouverture des portes 18h30. En entrant dans la salle nous tombons directement sur le stand du merchandising. Les badges et les teeshirts arborent le logo de l’album The Top paru justement il y a 30 ans. Les quelques doutes qui subsistaient encore sur le contenu de la soirée se sont alors envolés. Devant la scène, la fosse est remplie au trois-quart quand débute le set de AATT tout en douceur, en émotion et en puissance. Le lightshow minimal et la proximité avec la scène à hauteur d’homme, créent une intimité très agréable avec le groupe. Nous faisons partie de ceux qui l’apprécient et nous nous réjouissons d’entendre certains morceaux que nous ne connaissions que sur disque jusque là. Nous sommes en particulier bluffés par le batteur que nous n’avions jamais vu d’aussi près auparavant, de le voir vivre la musique avec autant de force et d’implication. Un régal visuel et auditif d’autant que le volume, très fort, fait résonner la voix de Simon Huw Jones de façon très agréable dans cette belle salle de style art-déco.

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Après la mise en place des instruments pour The Cure, le noir se fait et des fumées commencent à envahir le sol de la scène alors que retentit une variation de Tape en guise de musique d’introduction. La salle entière retient son souffle quand la batterie de Jason Cooper retentit et annonce Shake Dog Shake, tout de suite secondée par les « ha ha haaa » de Robert Smith… Morceaux de choix pour nous plonger dans un show qui va durer plus de trois heures. Le set principal alterne de nombreux morceaux de The Top donc, mais aussi de The Head On The Door et de Kiss Me Kiss Me Kiss Me. Il est suivi de quatre rappels qui vont faire la part belle à des morceau assez longs. Il est difficile de se souvenir de cette fabuleuse setlist, mais les morceaux qui nous ont marqué comptent parmi les suivants: Kyoto Song, Like Cockatoos, Want, From The Edge Of The Deep Green Sea. Nous saluons par ailleurs la disparition de The Only One et de Sleep When I’m Dead(du moins la première soirée), que nous avions finis par trouver indigestes pendant les derniers festivals aux États-Unis. A Man Inside My Mouth n’est pas complètement maitrisée, mais elle compte cependant parmi les bonnes surprises. Pour The Wailing Wall, Robert surprend le public en exhibant une double flute pour en interpréter l’introduction. Autre surprise, avec la fameuse toupie annonciatrice du morceau The Top. Son cri Please Come Back, puissant et lancinant, résonne encore dans notre esprit aujourd’hui.

Le set principal dure deux bonnes heures ininterrompues et s’achève avec l’enchaînement de One Hundred Years et Give Me It, juste sublime. Le temps est resté suspendu pendant deux heures, nous sommes ébahis par une nouvelle démonstration magistrale du groupe.

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Les rappels ne nous ont pas déçus, bien au contraire, en enchainant l’emblématique b-side Charlotte Sometimes, A Forest, Primary, M ou encore le tonitruant Fascination Street. Mention toute particulière à des titres comme Wrong Number et l’incroyable Never Enough qui n’avaient pas aussi bien sonnés depuis des ‘lustres’, sans doute grâce au jeu de Reeves Gabrels qui nous a régalé sur ces titres. Au quatrième rappel, nous savons que la soirée tire vers sa fin.

Les incontournables pop-songs sont à l’honneur, la tension se relâche et le sourire de Roger O’Donnell et celui de Simon Gallup illumine leurs visages. The Lovecats, Let’s Go To Bed, Close To Me, Boys Don’t Cry, Why Can’t I Be You, nous réalisons à quel point le groupe a été générateur de singles imparables qui ont marqué l’histoire des charts mondiaux. En guise de final, le groupe nous sert un Hey You quasiment inédit jusque là qui se conclut avec des paroles ajoutées pour l’occasion sur les derniers accords Thank you – Good Night.

Une nouvelle fois, nous avons du mal à réaliser que plus de trois heures viennent de s’écouler. Le groupe était au top de sa forme et tellement plus intéressant que ce qu’il peut offrir en festival. C’est avec une certaine joie doublée de la déprime post-gig habituelle que nous avons repris l’Eurostar, des étoile scintillantes gravées dans notre esprit. Nous allons rester à l’affut de toute nouvelle annonce de nouvelles compositions qui seraient les premières avec Reeves Gabrels, qui a selon nous gagné sa légitimité au sein du groupe. Vivement de les prochaines rencontres avec les fans et ce groupe unique qui, nous en sommes sûrs, nous réserve quelques surprises encore pour 2015.

© William Soragna

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